La pomme de terre est née en Amérique du sud, au moins 5 000 ans avant notre ère, sous le nom de "papa". Les Espagnols l'amenèrent en Europe au 16ème siècle, la rebaptisant "batata", et rapidement elle fut cultivée en Italie et en Angleterre. Assez mal vue à l'époque, elle était alors uniquement destinée à nourrir les porcs.
En France, elle prit le nom "patate" et, dans les hautes sphères, on la considérait comme malsaine voire susceptible de porter les germes de la lèpre : seul le peuple appréciait ses vertus rassasiantes. C'est l'humaniste Antoine-Augustin Parmentier qui persuada Louis XIV de son utilité pour lutter contre la famine et qui assura ainsi sa notoriété dans toute la société française. En 1850, enfin, les maraîchers de la région parisienne se mirent à produire les primeurs qui, grâce à leur succès immédiat, virent leur culture gagner des régions au climat doux, la Bretagne, la Provence et l'Aquitaine notamment.
Tubercule de la famille des solanacées, la pomme de terre n'est en fait qualifiée de "primeur" que lorsqu'elle est récoltée avant sa pleine maturité. Elle ne porte cette appellation que jusqu'au 31 juillet, après quoi on récolte une pomme de terre nouvelle, puis une pomme de terre de conservation.
La France est le deuxième producteur européen de pommes de terre après l'Allemagne. Les deux principales régions productrices sont le Nord-Pas-de-Calais (35 % de la production française) et la Picardie (25 %).
Les Français consomment aujourd'hui 40 kilos de pomme de terre par personne et par an, auxquels il faut ajouter 25 kg sous forme de produits transformés.
Sur les 4 000 variétés recensées dans le monde, une centaine seulement s’affiche tout au long de l'année sur les marchés. Parmi les plus courantes, on peut citer la Starlette, la Roseval, la Charlotte, l'Amandine... Il en existe aussi des miniatures, les Grenailles et les Bonottes de Noirmoutiers, qui sont délicieuses rissolées avec la peau. Renommées, ce sont aussi les plus chères.
Il existe deux Labels Rouges (qui certifient la qualité supérieure des produits) pour les pommes de terre de conservation : le label de Merville pour une Bintje cultivée dans la vallée de la Lys (Nord) et un autre pour une Belle de Fontenay, cultivée dans la vallée de la Loire. Enfin, l'Île de Ré produit depuis le début du 20ème siècle des pommes de terre primeurs qui sont les seules à bénéficier d'une AOC.