Probablement l'un des plus vieux fromages normands, le Pont-l'Évêque a vu le jour au 12ème siècle, sous les mains de moines cisterciens. Sous le nom d'angelot, tiré d'une pièce de monnaie, il servait à cette époque de moyen d'échange et de rémunération.
Entre le 17ème et le 18ème siècle, il a vu son nom évolué en augelot, en raison du Pays d'Auge où il était produit, puis en Pont-l'Évêque, ville située entre Lisieux et Deauville où se tenait l'un des marchés les plus importants de la région. C'est à cette époque qu'il prend sa forme carrée dans le but de le différencier du livarot.
Au 19ème, il acquiert sa véritable ampleur, on en produit même trois variétés, aux taux de matières grasses différents.
Aujourd'hui, fermier ou laitier, il est produit dans les cinq départements normands et en Mayenne. Seules quatre fermes sont toujours en activité, des laiteries assurant la majeure partie de la fabrication. Sur les 3 300 tonnes produites par an, 10 tonnes sont réservées à l'export tandis que le reste alimente les crémeries et les supermarchés français.
Méfiance à l'égard des fromages qui lui ressemblent mais qui n'en ont pas le nom : le Pont l'Évêque est protégé par une appellation d'origine contrôlée (AOC) depuis 1972. Celle-ci garantit que le lait provient de la région normande, que le caillé est malaxé avant l'égouttage et que le fromage est affiné par lavage et brossage réguliers de la croûte, car seuls ces facteurs assurent la croissance de la bactérie responsable de son arôme.
Son goût piquant et doux à la fois est dû à son long affinage, entre deux et six semaines, dans des caves humides, riches en moisissures.
Reconnaissable à sa boîte carrée de 11 cm de côté, le Pont l'Évêque "standard" de 350 g est fabriqué avec 3,5 litres de lait. Les gourmands peuvent se procurer un modèle plus grand (carré de 20 cm de côté) et les petites faims, elles, opteront pour le demi-pont l'évêque, de forme rectangulaire (11 x 5 cm).